samedi 17 janvier 2015

AFTER d’Anna Todd

Le phénomène webfiction aux 12 millions de lecteurs sur Wattpad… enfin en livre !

Tessa est une fille ambitieuse, volontaire et réservée. Elle va partir à la fac. Elle a un petit ami, Noah, prototype du gendre idéal. Bref, elle construit une vie sur laquelle elle a le contrôle.

After d’Anna Todd ©La Vie Est Belle Voyages ©Littéroscope

Sauf que dans un dortoir, un mec étrange la bouscule. Un bad boy sexy ! Hardin expose tous les artifices de son époque : cheveux ébouriffés, tatoos, piercing. Grossier, provocateur, avec un putain d’accent anglais, il a tout du mec que Tessa devrait fuir… et c’est tout le contraire qui se produit !

Ce livre, bourré de cliffhangers, est totalement addictif !

L’auteur, Anna Todd, aux 200.000 followers sur Twitter, est un phénomène littéraire… Elle se partage aujourd’hui entre l’écriture et les conversations avec ses internautes.

Si vous cherchiez un moyen de scotcher votre ado (fille et garçon) à la maison, le voici et gageons que vous prendrez le même chemin, celui du canapé !

After (saison 1) d’Anna Todd chez Hugo Roman - 600 pages - 17€

vendredi 16 janvier 2015

LA PETITE COMMUNISTE QUI NE SOURIAIT JAMAIS, Prix du roman Version Femina 2014

Le livre de Lola Lafon vient de recevoir le prix du Roman Version femina 2014.

Retraçant le parcours d’une fée gymnaste, qui, dans la Roumanie des années 1980 et sous les yeux émerveillés de la planète entière, vint, en son temps, mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records, ce roman est le portrait d’une enfant, puis d’une femme, évadée de la pesanteur, sacralisée par la pureté de ses gestes et une existence intégralement dévolue à la recherche de la perfection. En mettant en exergue les dévoiements du communisme tout autant que la falsification, par les Occidentaux, de ce que fut la vie dans le bloc de l’Est, ce récit, lui-même subtilement acrobate, est aussi une passionnante méditation sur l’invention et l’impitoyable évaluation du corps féminin.

La petite communiste qui ne souriait jamais
de Lola Lafon - ©La Vie Est Belle Voyages © Littéroscope


D’autres prix ont également récompensé ce livre
Prix de la Closerie des Lilas 2014
Prix Ouest France / Etonnants Voyageurs 2014
Grand Prix de l'héroïne, Madame Figaro 2014
Prix Littéraire d'Arcachon 2014
Prix des lecteurs de Levallois 2014
Prix Jules Rimet sport et littérature 2014

Écrivain et musicienne, Lola Lafon est l’auteur de trois romans parus aux éditions Flammarion : Une fièvre impossible à négocier (2003 ; J’ai Lu, 2006) ; De ça je me console (2007 ; J’ai Lu, 2011) et Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce (2011). Elle a également signé deux albums chez Harmonia Mundi : Grandir à l’envers de rien (2006) et Une vie de voleuse (2011).



LA PETITE COMMUNISTE QUI NE SOURIAIT JAMAIS de Lola Lafon aux éditions Actes Sud


La mécanique du prix :

1 - Chaque mois la rédaction de Version Femina propose trois romans à ses lecteurs de toute la France.

La sélection des livres par Version Femina repose sur l'envie de faire découvrir au plus grand

nombre des textes et des auteurs qui ont particulièrement touché la rédaction.

Le seul critère retenu est que ce livre soit de ceux qu’on ne peut plus lâcher dès la première page !

2 - Les lecteurs, lectrices et internautes de Version Femina s'inscrivent par téléphone ou sur

femina.fr et un tirage au sort détermine chaque mois 150 personnes.
Les livres leur sont envoyés et après lecture, ils rédigent leurs commentaires.
De ce vote populaire résulte chaque mois « un coup de coeur ».
3 - Au mois de décembre, un jury de professionnels constitué d'écrivains, de journalistes de presse
écrite et de radio se réunit pour élire le grand gagnant de l’année parmi les coups de coeur.






Les précédents lauréats :

En 2013, Voir du pays de Delphine Coulin aux éditions Grasset

En 2012, Salut Marie d'Antoine Sénanque aux éditions Grasset

En 2011, G229 de Jean-Philippe Blondel aux éditions Buchet-Chastel
En 2010, La mer noire de Kéthévane Davrichewy aux éditions Sabine Wespieser
En 2009, Le remplaçant d'Agnès Desarthe aux éditions de l'Olivier
En 2008, Providence de Valérie Tong Cuong aux éditions Stock
En 2007, La fille des Louganis de Metin Arditi aux éditions Actes Sud.

jeudi 15 janvier 2015

ÇA PEUT PAS RATER de Gilles Legardinier

L'auteur raconteur d'histoires qui finissent bien vient nous régaler avec l'une de ses aventures abracadabrantes. Cette fois, Marie la gentille, une jeune femme de 30 ans se fait larguer honteusement par son homme alors qu'ils forment un couple depuis 10 déjà.

Ça peut pas rater de Gilles Legardinier ©La Vie Est Belle Voyages

Contrainte au départ précipité, cette chanceuse ( dites moi à qui cela arrive dans la vraie vie ?) se voit prêter un somptueux appartement dans un quartier chic de la capitale.
Simultanément, à son boulot la situation se tend et des licenciements de masse voire la fermeture de l'entreprise paraît inévitable. C'est sans compter avec la méchante Marie, revenue de tout, elle prend tous les risques pour protéger ses collègues.
Cerise sur le gâteau, un mystérieux inconnu ( qui se révélera forcément grand, mince, beau, viril, attentionné et portant des œillères qui l'empêcheront de voir quelque autre femme que ce soit) lui envoie de belles missives pour lui déclarer un amour indestructible.

La question : chat échaudé craignant l'eau froide, Marie en voudra -t-elle ?

Une bluette naïve, tendre et attachante ( on aime instantanément tous les personnes) qui se lit gentiment et apporte son lot de sourires et d'éclats de rire. Rien de bien sérieux mais justement rire et sourire, c'est ce que l'on recherche en ce moment non ?

Judith Lossmann

Ça peut pas rater de Gilles Legardinier aux éditions Fleuve


samedi 10 janvier 2015

THINKING ETERNITY. Aux lendemains des attentats meurtriers chez Charlie Hebdo et à l’épicerie casher porte de Vincennes, ce livre prend d’autres dimensions

Voilà bien longtemps qu’un livre ne m’avait conduite jusqu’au mot fin (lire http://lavieestbellelitteroscope.blogspot.fr/2014/12/2014-lannee-pourrie-entre-les-livres-et.html)
Ouf ! tout finit toujours par rentrer dans l’ordre.
C’est cet étonnant livre : Tinking Eternity qui ouvre le bal d’une année 2015, qui je l’espère sera l’année de la réconciliation avec les livres - et aux lendemains tristes, bouleversants et inutiles attentats de Charlie Hebdo et d’une supérette casher - je fais le voeu que cette réconciliation dépasse les livres !
Thinking Eternity ©La Vie Est Belle VOYAGES © Littéroscope

Puisque la vie va continuer, quoi qu’il advienne, autant l’agrémenter de livres. Celui-ci est happant ! De nos jours ou pas très loin dans le futur, un jeune homme échappe à un attentat de dimension planétaire (vous comprenez mieux le lien avec ce qui précède) qui fait des milliers de morts à travers le monde. Toutes les grandes villes ont été touchées. L’émotion est intense. Les rares survivants des attentats sont devenus aveugles ! Ils seront les premiers à bénéficier d’une greffe cybernétique oculaire…

Après une longue réadaptation, Adrian, notre gentil héros ressent les besoin de parcourir le monde pour partager le savoir scientifique avec les populations les plus reculées de la planète. Loin des religions, des dogmes, des lois, il partage avec des citoyens lambda, limite analphabètes, parfois incultes, parfois cultivés, les bases de la science fondamentale  : celles qui expliquent l’origine du monde.
Contre tout attente, Adrian devient une sorte de prophète, entouré d’une clique de compagnons convaincus, fidèles, portant la bonne parole de la science aux confins du monde connu. Le Thinking, puisque tel est le nom que les foules donnent au mouvement, devient une sorte de religion avec ses codes, son encyclopédie virtuelle, ses défenseurs… Comme quoi les hommes ne peuvent pas s’empêcher d’inventer des prophètes, de dieux, de martyrs. Et l’histoire recommence.
Adrian fuit, s’évapore. Pour aller où, faire quoi ?

Simultanément, sa soeur Diane, neuro-informaticienne de génie est recrutée par Eternity Incorported, une entreprise philanthropique entièrement dévouée à la survie de l’espèce humaine. elle développe les premières conscience artificielles, vouées à nous sauver de nous-mêmes.

Entre la science, l’anticipation visionnaire, l’analyse des besoins religieux des hommes, ce roman d’anticipation présenté comme une enquête journalistique, montre vers quels destins l’humanité pourrait se diriger.

L’auteur, Raphaël Granier de Cassagnac est chercheur en physique des particules. Il fait partie de ces  talentueuses nouvelles voix de la SF francophone. Passionné par les voyages (merci bien), il anime la collection livres-univers Ourobores chez Mnémos.





mardi 30 décembre 2014

2014 FUT UNE ANNÉE POURRIE À PLUS D’UN TITRE !

Comme l’annonce le titre, les livres et moi avons passé une année 2014 épouvantable. L’année fut pourrie entre les livres et moi ! Les livres… n’ont eu aucune grâce à mes yeux. Je me suis ennuyée. Je les ai trouvé plats, sans saveur, sans aspérité, sans talent… Globalement, des pages pour ne rien dire. Pas de vibration, pas d’envie de nuit blanche, rien, nada, que néni, zéro ! J’en aurais presque fait la gueule aux attachées de presse avec lesquelles je collabore depuis des années !

2014, l’année pourrie entre les livres et moi. ©Judith Lossmann pour La Vie Est Belle Voyages

Avec le temps (je dois bien en être à 6500/7000 livres lus),  j’ai développé une espèce de talent, certes redoutable pour les auteurs de la lenteur… En quelques paragraphes, moins d’un chapitre, souvent quelques lignes, je sais ou plutôt je sens, si je viens d’ouvrir un bon livre ou un mauvais ou pire encore, un "oubliable" instantanément.
2014 aura été riche en bouquins vains, en livres insipides, en narration tronquée, en fin débile, en manque d’énergie. Adieu la poésie, les univers, les grands sentiments, la guerre, la science-fiction, les croyances, l’amour, les envies de tuer, les secrets, les maisons hantées, les destins, les sagas…

Bienvenue en terre de papier noirci avec de vagues histoires de cul, du porno policé pour mamas post trentenaires qui rêvent de fessées en public (mais juste ce qu’il faut), de jeunes femmes insatiables qui découvrent qu’on peut se faire attacher le coeur en même temps qu’on se fait attacher au lit (aie ! chéri tu me fais mal).
Bienvenue en terre de papier noirci par des histoires de familles jalouses, de Satan sur les routes, de vaches qui ne veulent pas finir en steak (même pas drôle), d’octogénaires braqueurs de banque.

O-dieux des livres, que n’ai-je lu comme conneries cette année !

Avoir tellement aimé lire, savouré des milliers de livres, être sortie en pleine nuit pour acheter un roman dans une gare de province et en être réduite, devenue « professionnelle » de la lecture – une sorte de journaliste/bloggeuse/critique – à rejeter la mauvaise littérature, les histoires sans intérêt, ressassées, bêtes, inutiles, sans charme, vulgaires, mal écrites… quelle tristesse !

Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, j’ai eu des piles de livres à côté de mon lit. En me couchant, je les admirais. Selon mon humeur, je choisissais l’un ou l’autre. Des histoires pour m’enfuir. Des histoires pour avoir peur. Il m’est arrivé de me relever pour vérifier que tout était bien fermé… tellement avec de simples mots, certains auteurs savaient vous mettre les poils à l’envers. Des histoires pour aimer. Des histoires pour rêver. Des histoires pour voyager. Un grand moment que celui du choix.
Que je les aimais ces livres aux jambes écartées, ou comme je me plais à le dire, aux pages écartelées qui se stabilisaient sur des hauteurs improbables.

Cette année, les piles se sont raccourcies autour de mon lit. Les plus proches étant les derniers ouverts, peut-être feuilletés, certainement pas lus. S’ils l’avaient été, ils auraient alors consciencieusement rejoints sur l’étagère les découvertes à faire partager. Face à la petite colonne de bouquins, désespérée d’avance, émettant soupir sur soupir, il m’a fallu piocher dans ces milliards de mots, ceux qui enfin, raconteraient une histoire avec suffisamment de talent pour la conduire au mot fin. Pour tirer au sort le livre débuté auquel je donnerais une seconde chance, voire une troisième, ma main, telle la pince d’une grue, s’appliquait à saisir un angle de couverture, pour tirer à moi le livre choisi. Quelques lignes lues, au mieux un chapitre et l’ennui 2014 réapparait… Rien de bon décidemment !

Pfff ! je vais aller regarder la télé puisque les auteurs ont démissionné.




lundi 10 novembre 2014

LA VALLÉE DES POUPÉES de Jacqueline Susann

Un hymne au cynisme !

Paru en 1966 et jugé subversif lors de sa sortie, ce livre n’a pas pris un ride. Mieux, le (re)lire aujourd’hui, est un acte de féminisme. Car si l’on peut penser que c’était le cas à sa sortie, ce serait une erreur, tout simplement parce que historiquement entre 1945 et 1965, le féminisme n’existait pas.

La vallée des Poupées - © La Vie Est Belle VOYAGES



De quoi ça parle ?
De la vie de trois très jolies filles. Elles arrivent simultanément à New-York en septembre 1945. Anne, la jolie et très élégante Anne, à la beauté réelle mais discrète veut quitter sa province et devenir secrétaire pour gagner son indépendance.
Neely, dotée d’une beauté cachée qui ne demandera qu’à éclore et un peu petite, chante et danse. Son rêve : Broadway ! Quant à Jennifer, la sublime Jennifer, à la beauté si percutante qu’elle en devient presque une agression, elle veut être mannequin.
Les trois femmes se rencontrent, sympathisent, partagent leur vie, leur gloire, leur succès. Des coulisses de Broadway aux plateaux d’Hollywood, elles cherchent la reconnaissance, mais surtout l’amour.
Et pour tenir dans cet enfer au masculin, on peut toujours demander de l’aide aux poupées. Vertes, roses, bleues ou jaunes, il y a celles qui font dormir, celles qui réveillent, celles qui boustent l’adrénaline, celles qui font maigrir.

Un roman très réussi, toujours tellement actuel, cynique à souhait. Il s’est vendu à 30 millions d’exemplaires dans le monde. Le lire est une nécessité.

La vallée des poupées de Jacqueline Susann aux Presses de la cité.






UNE SYMPHONIE AMÉRICAINE d’Alex George

Un siècle d’histoire américaine au travers de la vie d’une famille émigrée.

Un très joli et très agréable roman. Une de ces pépites fort agréables à lire. Un livre à côté duquel il serait facile de passer et ce serait dommage.
Écrit à la première personne, par le fils de cet homme et de cette femme qui ont fuit l’Allemagne, le livre ressemble à une sorte de biographie, une fresque touchante et drôle. En réalité, l’auteur n’a sans doute rien à voir avec cette famille qu’il s’est inventée pour l’occasion, mais ça fonctionne bien.

Une symphonie américaine - © La Vie Est Belle VOYAGES


Tout commence à Hanovre où la voix de baryton de Frederick Meisenheimer, jaillit d’un bosquet, pour séduire l’immense Jette, qui ne résistera pas longtemps.
Enceinte, amenant la honte sur sa famille, Jette fuit avec Frederick sur le premier bateau venu. Ce sera donc l’Amérique. Où en Amérique ? Le hasard en décidera… et la musique aussi. La musique, amie invitée permanente de cette famille où l’on chante.
Des enfants naissent, des affaire se font et l’on traverse la grande guerre, la prohibition, la grande dépression des années 1930, la seconde guerre mondiale, l’assassinat de Kennedy… les années défilent. En trois générations, les Meisenheimer vont traverser drames, épreuves et joies. et l’Amérique se construire sous nos yeux.

Et, en leur compagnie, nous ne verrons pas le temps passer.

Une symphonie américaine d’Alex George chez Belfond.

L’HOMME QUI A OUBLIÉ SA FEMME

Une comédie émouvante et désopilante sur la vérité de nos amours…

Vaughan reprend connaissance dans un métro londonien, totalement amnésique. Il ne sait plus rien. Ni son nom, ni son métier, ni où il habite. A-t-il des enfants ? Une femme ? Une maison ?

L’homme qui a oublié sa femme © La Vie Est Belle Voyages

Après des scènes ubuesques, enfin, un homme se présente. Son meilleur ami. Qui s’engage à faire remonter des informations à sa mémoire. Et lui parle de son divorce.
Vaughan dans le même instant apprend qu’il est marié et qu’il sera officiellement divorcé dans quelques jours.
Commence alors pour lui un périple affectif : revoir Maddy et comprendre la raison de cet échec qui lui en apprendra peut-être plus sur son passé, toujours enfoui sous l’amnésie.
Problème. Quand il revoit Maddy, il en tombe fou amoureux et va tout faire pour la reconquérir.
Ça ne va pas être simple…



L’homme qui a oublié sa femme de John O’Farrell aux éditions Presses de la cité.

dimanche 9 novembre 2014

LES PROIES DU LAC de Kate Watterson

Complot ou jeu de piste macabre ?

Venu prendre quelques jours de vacances dans le Wisconsin pour se remettre de son récent divorce, Bryce Grantham fait la connaissance d’une jolie étudiante et la raccompagne chez elle. Le lendemain, alors que lui rapporte son téléphone portale qu’elle a perdu dans sa voiture, il la découvre morte, assassinée.
C’est la panique, d’autant qu’il s’agit du quatrième meurtre dans la région en dix-huit mois.
Pour la police, il n’y a aucun doute, Bryce devient le suspect numéro 1, avant même que toute une série de preuves l’accusent d’être le coupable.

Les proies du lac de Kate Wattterson © La Vie Est Belle VOYAGES


Malgré une attirance physique réciproque, la détective Ellie MacIntosh en charge de l’enquête, est persuadée que Bryce est le serial-Killer qu’elle recherche.

Toutes sa difficulté va consister à faire et refaire toujours le même choix : celui de la confiance.
Doit-elle écouter son coeur ou raison ?
Dans un  cas comme dans l’autre a-t-elle tort ou raison ?



Les proies du lac de Kate Watterson aux éditions Presses de la cité.

vendredi 17 octobre 2014

LA FAISEUSE D’ANGES de Camilla Läckberg

Ils ont perdu leur fils dans des circonstances difficiles. Pour tenter de faire son deuil, Ebba accompagnée de son mari, revient sur les traces de son passé sur l’île de Valö, là où âgée de quelques mois, tenant à peine debout, elle a assisté à un drame qui a anéanti sa famille. Alors qu’ils espèrent trouver la paix, un incendie criminel, visant sans doute à effacer des traces, va alimenter les imaginations et provoquer une enquête dont les résultats vont éclairer d’un jour tout à fait nouveau, les conclusions de celle menée en 1974.

La faiseuse d’anges - © littéroscope La Vie Est Belle Voyages


L’auteure nous promène dans des histoires familiales qui se heurtent et dont les schémas se reproduisent alors que les protagonistes ne savent rien les uns des autres. Avec un certain culot - fort appréciable, Camilla Läckberg, donne un rôle à Goering, le bras séculier d’Hitler.

Enfin, les adolescents aux hormones surexcitées, présents sur les lieux du drame en 1974, sont devenus des hommes. Aucun n’a vraiment bien tourné. Aucun n’est réellement un homme bien. Seule, la vérité leur donnera, peut-être, une légitimité. Mais à quels risques ? Dans cette part d’ombre, quelle est la part de leur responsabilité commune. Qu’ont-ils à cacher ?

Au travers des yeux d’Erica, romancière et épouse de l’inspecteur en charge de l’enquête, le lecteur se promène sur un fil du temps de 1908 à nos jours.

Ce que j’en pense.
Camilla L äckberg a ses fans. Je la découvre pour la première fois. Dans un style efficace et une jolie plume, elle conduit ses lecteurs là où bon lui semble. C’est déjà beaucoup. La faiseuse d’ange est un excellent roman dont on veut absolument savoir la fin… suffisamment ingénieuse pour ne pas être prévisible trop tôt.


La faiseuse d’anges de Camilla Läckberg chez Actes Sud Noir

vendredi 13 juin 2014

LE LISEUR DU 6H27, un livre de Jean-Paul Didierlaurent


Le liseur du 6h27 ©lavieestbellemag.com
Guylain Vignolles a des responsabilités pesantes : il dirige la grosse Zestor 500, une énorme machine à manger les livres invendus, une broyeuse sans cœur, un pilon destructeur ! Tous les jours des millions de pages redeviennent pâte à papier puante. Ça déprime Guylain. Chaque jour, pour contrebalancer la tâche exterminatrice de la machine, il sauve quelques feuilles éparses qu’il lit à haute voix dans le métro, inconscient de la joie qu’il procure. Un jour, sur son strapontin, il découvre une clef USB perdue. Pour la rendre à son propriétaire, il va devoir la lire…

J'adore ce premier roman étonnant. Avec lui, on voyage des entrailles d’un monstre aux habitudes des usagers des toilettes public dans un centre commercial. Sur le papier, ce n’est pas folichon. À lire c’est remarquable !

Le liseur du 6h27 de Jean-Paul Didierlaurent au Diable Vauvert

mercredi 23 avril 2014

LES BRUMES DE L’APPARENCE de Frédérique Deghelt

Tout va pour le mieux dans la vie Gabrielle quand un notaire de province lui annonce qu’elle hérite d’une masure au milieu d’une forêt…

Et puisqu’il faut bien régler tout cela, elle se lance sur la route, abandonnant mari médecin esthétique, fils brillant et clients de son agence évènementielle. Au fin fond d’une province ignorée, dans un village à l’hôtellerie fragmentaire, les "gentils" sont rares. Heureusement, un agent immobilier chargé de la vente va assurer un service d’accueil minimum. Les voilà partis à l’assaut d’une forêt baptisée par les bonnes âmes du coin : la forêt des sorciers !

Les brumes de l’apparence de Frédérique Deghelt © La vie est belle Voyages

Ronces, arbres noués, masure sans toit ou presque… Bref, dix hectares d’enchevêtrement végétal traversés par une rivière lointaine, éclairés par des bandes de lucioles. Pas vraiment rassurant… Alors, pourquoi Gabrielle passe-t-elle la nuit dans la seule pièce acceptable de la minuscule maison ? Et cette odeur de fleurs blanches d’où vient-elle ? Dans son sommeil peuplé de rêves étranges et de cauchemars, elle ne sait plus très bien si elle est allée se baigner dans l’anse de la rivière… Et qui est Francesca, cette vieille femme dont l’allure et le visage lui rappellent d’anciens souvenirs.

Gabrielle voulait voir, vendre, se débarrasser de cet encombrant héritage… Elle va se découvrir des liens insoupçonnés avec la nature, les êtres, vivants et morts. Au gré d’un accident, elle découvre sa médiumnité.

La combattre ne suffira pas… Et s’il lui fallait l’apprivoiser ? En temps réel, l’auteure nous fait partager les tâtonnements et interrogations de Gabrielle suivis de révélations inattendues.

Un bémol : l'usage forcené des pronoms relatifs et du négatif qui alourdissent le propos de l’auteur. On passe souvent de phrases magnifiques, simples et lumineuses à une pelote emmêlée de mots, tout en version négative, dont il faut tirer le bon fil pour en comprendre le sens.

Mais oublions. Les brumes de l’apparence est un très joli roman de Frédérique Deghelt. Il nous interroge sur la différence, sur les choix de nos vies, sur la réalité de nos perceptions. On s’attache volontiers aux personnages, à leur évolution, à leur fuite parfois. Et la fin est un bonheur.

Judith Lossmann

Les brumes de l’apparence de Frédérique Deghelt aux éditions Actes Sud

jeudi 30 janvier 2014

LE SOURIRE DES FEMMES de Nicolas Barreau


Une fois n’est pas coutume, Héloïse d’Ormesson (dont nous apprécions particulièrement les choix) publie un livre sans grand intérêt, voire un tantinet ennuyeux.

Le sourire des femmes de Nicolas Barreau ©La Vie Est Belle Voyages
Certes l’écriture est limpide, on ne se heurte pas à la complexité de phrases sans fin, sans point, sans sens… Mais, que dire de cette thématique (décidément dans l’air du temps) d’un auteur amoureux d’une lectrice et qui lui cache son statut de romancier ?
Nicolas Barreau, un pseudo, connait bien le monde de l’édition et son livre est présenté comme un best-seller international. Peut-être ai-je mauvais goût mais je ne partage pas cette bonne nouvelle.
Ce roman à deux voix (une au féminin, l’autre au masculin), se perd dans les redondances et l’observation de la situation d’un point de vue ou de l’autre conduit à des répétitions sans intérêt. Ensuite, peut-être suis-je rodée et trop bien avertie, mais j’ai su encore plus vite que Nicolas Barreau ne l’aurait voulu, ce qu’il en était du tour de passe-passe concernant l’auteur du livre (dans le livre !).
Il n’en demeure pas moins que ce roman est écrit par un bon vivant, généreux, amateur de bonne chère, qui ne manque pas d’une pointe d’humour et d’un sens de l’auto-dérision. C’est donc cela qu’il faut retenir de ce bouquin qui se lit à l’aéroport, le temps d’un vol ou d’un voyage en train. Pas inoubliable mais les fleurs bleues y trouveront leur compte.

Le pitch. Aurélie, jeune propriétaire d’un petit restaurant parisien, achète un livre le jour de sa rupture avec son amant. Une surprise de taille l’attend au fil des pages : l’héroïne du livre lui ressemble étonnamment, possède un restaurant du même nom que le sien, la même robe et le même bijou… alors qu’elle ne connait pas l’auteur. Elle est bien déterminée à faire sa connaissance.
Judith Lossmann

Le sourire des femmes de Nicolas Barreau aux éditions Héloïse d’Ormesson.

lundi 30 décembre 2013

PURGATOIRE DES INNOCENTS de Karine Giebel


On l’avait lue dans " Juste une ombre " qui nous avait glacé les sangs. Avec "Purgatoire de innocents ", Karine Giebel renouvelle sa capacité à nous faire frissonner d’horreur.
Cataloguée auteure de polar, pourtant les flics ont fort peu à faire dans les romans, Karine Giebel revendique plutôt sa capacité à créer des situations paroxystiques et angoissantes où elle se prête à l’analyse des comportements humains. Plus psychologue que limier, elle fait vivre à ses personnages des situations intenables, qu’ils ont bien mérité, la plupart du temps.


Purgatoire des innocents de Karine Giebel chez Fleuve Noir ©La Vie Est Belle Voyages

Dans "Purgatoire des innocents", une bande de potes échappe de peu à la police après un casse où tout a mal tourné et trouve refuge chez Sandra, une vétérinaire de campagne. 

Tenue de main de maître par Raphaël, la bande fait un stop rapide, le temps de soigner le frère du boss, atteint d’une balle perdue. Raphaël, un dur, un voleur pas un tueur, affiche une quarantaine sexy, et presque autant d’années de prison. Il est méchant, n’hésite pas à menacer avec une arme, s’est juré de ne jamais retourner en prison. Ses seules valeurs : son frère, l’argent pour partir vivre peinard ailleurs.
William, frère de Raphaël, un coeur tendre. Trop tendre pour être là. Une grosse erreur de casting dont Raphaël va souffrir. Fred et Christel. Deux pièces rapportées. Embarrassantes. Et Sandra. Vétérinaire et femme de flic… justement parti en mission. Objectif : se barrer avant son retour.
Mais, on vous l’a dit, rien ne tourne rond dans cette histoire de casse.
La vie est dure, terrible dans l’univers de Raphaël et Sandra.
Bienvenue en enfer.
Au fil des 594 pages, Karine Giebel explore l’amour, la douleur, le mensonge, la violence, la terreur… Les méchants deviennent gentils. Les gentils se transforment en monstres. Heureusement le cauchemar s’arrête quand arrive la dernière page à laquelle il était impossible d’échapper.
Judith Lossmann

Purgatoire des innocents de Karine Giebel aux éditions Fleuve Noir.

LES PERROQUETS DE LA PLACE D’AREZZO d’Éric-Emmanuel Schmitt

Ou comment Eric-Emmanuel Schmitt réussit à créer une série littéraire digne d’une série TV…

Nous apprécions particulièrement les romans de Monsieur Schmitt à La Vie est Belle Voyages et c’est toujours avec plaisir que nous lisons ses livres pour vous en faire partager toute la saveur. Avec "Les perroquets…", ce fut plus difficile. La preuve, le livre est sorti l’été dernier et aucun de nos lecteurs/rédacteurs/journalistes n’avait tenté de "s’y coller". Je me suis dévouée…
Les perroquets de la place d’Arezzo - Eric-Emmanuel Schmitt. ©la vie est belle voyages


Et j’ai découvert un étonnant univers. Celui d’une place de Bruxelles (en vrai dans la vie), habitée par des perroquets et des perruches, domiciliés à l’année dans les arbres de cette place depuis qu’un quelconque ambassadeur d’Amérique latine, obligé de partir en laissant ses bagages, a ouvert leurs cages. Les beaux et criards volatiles se sont adaptés et au fil des années ont colonisé l’espace. Au point de devenir aujourd’hui les vedettes des guides touristiques et le titre du dernier roman de Schmitt.
L’auteur a imaginé, une autre colonie, vivant elle aussi autour de la place d’Arezzo, celles des humains.
Et voilà le propos de son roman.
Qui sont-ils réellement ? Que font-ils ? Comment aiment-ils ? Quels sont leurs secrets ? leurs envies ? leurs besoins ? Comment vont-ils se sortir de situations difficiles, embarrassantes, comiques ?
Pas en reste avec les clichés, l’auteur dresse le portrait d’une micro-société. Tout y est. Le malade. Le collectionneur. Le friqué. La menteuse. La langue de pute. Les homosexuels. Le jeune. Le vieux. Le séducteur. La secrétaire amoureuse de son patron. L’obèse. Le jardinier. Le nain. Le meilleur copain du plus beau mec de la place. La joueuse. La pauvre. La femme de ménage. La concierge…
Et l’auteur de faire vivre des aventures à tout ce petit monde en lâchant une bombe : un jour, tous reçoivent dans une enveloppe jaune, un mot : "Ce mot simplement pour te signaler que je t’aime. Signé : tu sais qui. "

Et, nous accrochant pour la curiosité, puis par les évènements et enfin par le coeur, Eric-Emmanuel Schmitt nous balade où il veut, comme il veut, dans une belle histoire d’êtres humains.
Judith Lossmann

Les perroquets de la place d’Arezzo, d’Eric-Emmanuel Schmitt aux éditions Albin Michel.


jeudi 14 novembre 2013

L’ÉTAT DU CIEL de Pierre Péju

Rien ne va plus dans la vie de ce couple auparavant fusionnel…
Rien ne va plus depuis qu’un élément de leur puzzle a disparu…

L’ÉTAT DU CIEL DE PIERRE FRÉJU - LaVie Est Belle Voyages -

Nora est allongée dans le lit, le visage défait.
Nora, se cache dans la terre. S’enferme entre les racines des arbres.
Nora, artiste, ne peint plus.
Nora, artiste, crée des monstres aux visages grimaçants, aux doigts de bois fourchus et agressifs.
Matthias s’enferme dans son métier de médecin.
Matthias ne sait plus comment aider Nora.
Matthias ne sait plus comment vivre avec sa culpabilité.
Matthias veut partir en mission humanitaire, là où peut-êter quelqu’un le tuera.
Raphaël n’est plus un ange puisqu’il n’a plus de mission.
Raphaël s’ennuie dans ce ciel sans dieux.
Raphaël s’autorise une escapade.
Raphaël va faire un ultime miracle - s’il peut encore - dans la vie de Nora et Matthias.

Et l’enfant paru…

Judith Lossmann

L’état du ciel de Pierre Péju chez Gallimard.

vendredi 8 novembre 2013

CHRONIQUES DES OMBRES, de Pierre Bordage

Le grand écrivain français de Science Fiction ( euhhhh… avec Chroniques des Ombres peut-être sommes-nous seulement dans l’anticipation), nous livre des chroniques compactées en un roman fleuve, une fresque hallucinante. Ce genre de livre impossible à lâcher.

Chroniques des Ombres - Pierre Bordage - Au Diable Vauvert © La Vie Est Belle Voyages

Pierre Bordage explore un monde après la Grande Guerre. Pas de date mais probablement sommes-nous toute fin 21ème siècle ou courant 22ème siècle. Va savoir.

Deux "humanités" font ce qu’elles peuvent pour survivre. La première, celle des Cités Unifiées, vit confortablement, à l’ancienne dirais-je, à l’abri de ses boucliers mais constamment surveillée par des cohortes de systèmes reliés à une puce directement implantée dans le cerveau de chacun de ses habitants. Les "fouineurs", des super flics, possèdent des puces plus performantes et Ganesh, fouineur débutant se voit doté - sans son accord- d’une puce ultra performante, bien au-delà de toutes les autres.

L’autre "humanité", celle des gueux, des provinciaux d’avant, trop loin des grandes villes pour profiter de leurs abris, a été reléguée hors des boucliers. Elle y survit plutôt mal que bien. Les hommes, les horcites, y vivent par clan de petite taille. Certains pratiquent le retour à la bestialité. D’autres sont devenus anthropophages. Les mieux lotis font de leur mieux pour faire perdurer un reste de civilisation. Les clans ont leur guérisseur, leur chamane. Au milieu de cette jungle, les rejetons des atomisés de la Grande Guerre trimballent leurs difformités.
Partout s’élèvent des guerres de clans. Systématiquement, l’un veut prendre ce qui appartient à l’autre. Il reste quelques traces de la civilisation d’autrefois. Quelques immeubles miraculeusement debout. On s’habille de hardes. On mange de la viande de rat noir boucanée. On a peur de l’eau. Dans cette atmosphère de survie perpétuelle, devenue le lot quotidien des hommes, aura lieu une belle rencontre entre Deux Lunes, un jeune guérisseur et Naja une maigrichonne sans forme du quartier du Noyau.

Au même moment, deux fléaux s’abattent sur les CU et le pays vague (horscite). Les Cavaliers de l’Apocalypse chez les uns. Les Ombres chez les autres. On voit les premiers. On ne sait rien des secondes. Leur point commun : leur capacité à tuer en nombre et en silence des quantités folles d’humains sans qu’il semble possible de les en empêcher.

Ganesh et son pote Théo, Deux Lunes, Naja et leurs compagnons d’infortune, vont mener l’enquête tout en fuyant la mort annoncée et définitive des hommes de la planète Terre.

Foisonnant, riche, incroyablement vivant et détaillé, c’est à ce long, ce terrible, cet extrêmement dangereux voyage que nous invitent Pierre Bordage et ses personnages.

Judith Lossmann

Chroniques des Ombres de Pierre Bordage aux éditions Au Diable Vauvert. Parution : 24 octobre 2013.



mercredi 23 octobre 2013

L’ANALPHABÈTE QUI SAVAIT COMPTER, le dernier roman de Jonas Jonasson

J’avais littéralement fondu pour le premier roman de Jonas Jonasson Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire et j’attendais avec impatience, le prochain roman de l’auteur suédois. Lire son interview.

Et voilà, il est arrivé. Avec L’analphabète qui ne savait compter on se retrouve dans la droite ligne de ce qu’il convient bien d’appeler le style Jonasson. Un monde aberrant, plein de tous les possibles, où l’aventure se déchaîne à chaque coin de rue… C’est définitivement la marque de fabrique de l’auteur. Il prend des situations irréalistes, rocambolesques et les traite comme si tout cela était parfaitement normal. Sans doute parce qu’ils les saupoudrent d’Histoire, de référents connus, d’hommes et de femmes célèbres. Et ainsi la sauce prend…

l’analphabète qui ne savait pas compter de Jonas Jonasson - www.lavieestbellemag.com


Royal, il nous balade en terre d’Absurdie et réussit le tour de force de nous entrainer, dans ce dernier roman comme dans le précédent, tout au long de la vie d’une héroïne, une jeune black des ghettos de Soweto, vraiment pas classique où rien de ce qu’il raconte n’est possible (dans la vraie vie) mais où l’on se prend à tourner les pages pour savoir comment la fine équipe va s’en sortir pour se débarrasser d’une bombe atomique cachée temporairement dans un camion de livraison volée rempli de pommes de terre. Le tout sous le regard inquiet du Premier ministre suédois et sous le regard un rien lubrique et soiffard du roi de Suède. Et ceci ne représente qu’un exemple parmi les milliers de situations inventés par l’auteur, sans conteste le roi de la comédie déjantée.

L’analphabète qui savait compter de Jonas Jonasson aux presses de la cité. Parution le 17 octobre 2013

Écouter Jonas Jonasson

dimanche 20 octobre 2013

APRÈS LA FIN, le nouveau roman de Barbara Abel

20 ans de vie commune…
Tiphaine et Sylvain ne s’entendent plus très bien, empêtrés qu’ils sont dans leurs problèmes de couple…
Mais il n’y a pas que cela…

Chaque jour, élever Milo leur fils de 15 ans, devient une épreuve plus difficile. D’autant que Milo est leurs fils adoptif… Il était l’ami de Maxime, leur véritable enfant, décédé accidentellement à l’âge de 7 ans, il y a quelques années. Il est surtout le fils de leur meilleur ami et ancien voisin, David, qui s’est pendu dans sa propre maison. Il est aussi l’héritier de la maison de son père dans laquelle vit désormais la famille recomposée… 
Un jour, s’il comprend que ses parents adoptifs ne sont pas étrangers à tous ces drames, il risque de devenir un témoin gênant.


Après la fin de Barbara Abel - La suite et fin de Derrière la Haine. © www.lavieestbellemag.com


Et, voilà qu’une nouvelle voisine vient s’installer dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie avec ses enfants dont un fils de 7 ans…
Cette arrivée va déclencher le drame…

À la rédaction nous avions adoré le précédent livre de Barbara Abel, Derrière la haine, qui posait à la fin, la situation de départ de cette suite dans laquelle, dommage, l’âme n’est plus…
Derrière la haine, se suffit à lui-même… Poursuivre l’histoire avec Après la fin ne présente pas énormément d’attraits. Certes, avec cet opus, la morale est sauve. Mais justement, la fascination qu’exerçait Derrière la haine sur les lecteurs, tenait à cette impunité totale, à ce délire narcissique, à ce déchaînement de haine…

Je comprends bien que l’auteure ait eu envie d’ajouter un épisode. Et puis, elle avait sans doute des comptes à régler avec ses personnages. Après la fin est le livre de trop. Ceci dit, les amateurs retrouveront l’ambiance délétère du premier.


Après la fin de Barbara Abel chez Fleuve Noir. Parution le 14 novembre 2013

mercredi 18 septembre 2013

SOLIPSISME, LES CLES DES ENFERS de Richard Geindre.

Déjà, ça commence mal.
Le livre est signé d’un certain Richard Geindre (mais qu’a-t-il donc à cacher ? Serait-ce un auteur  apprécié dans un autre genre qui n’assumerait pas sa laaaaarge part d’ombre ?). Si Geindre est son nom de famille réel, c’était prédestiné. Si c’est un pseudo, ouf, l’homme a un minimum conscience de son pitoyable talent et sait qu’il va nous faire souffrir car geindre, est tout ce qu’il réussit à provoquer à la lecture de son insipide prose sans intérêt.

Rarement  lu pire que Solipsisme, les clés des enfers ©lavieestbellemag.com


Le lisant (il faut bien faire son boulot, que diable !), je pense à tous les auteurs méconnus, pleins de talent, capables d’écrire des romans, des récits avec grâce et efficacité et qui ne sont jamais publiés.
Le lisant, je m’inquiète pour les éditeurs incapables du moindre discernement (je connais, chère Edition Beaurepaire, nombre de lecteurs formidables qui feraient d’excellents directeurs de collections que vous devriez intégrer vite fait, bien fait.) mais pressés de proposer à la lecture, cette soupe vomitive aux saveurs aigre, sale, pornographique, gore et j’en passe.

Le personnage, si tant est que l’on puisse qualifier de personnage, ce ramassis de clichés, attrapés au fil des séries TV de dernière zone et des revues de cul… n’a aucune consistance. Selon le "cogito" de Descartes, il pense donc il est. Mais comme il pense comme une merde…
Pourtant, le principe habituellement retenu pour les anti-héros c’est de nous conduire à adorer les détester. Là, c’est impossible car il n’existe tout simplement pas. N’est pas Dexter qui veut !

Surtout garder vos 17 euros pour un autre livre (nous en avons chroniqués de formidables. Cf La Vie Est belle Voyages. ) Avec sa psychologie à deux balles… son écriture approximative ponctuée de quelques mots savants justifiant peut-être son nouveau statut de romancier… son absence totale d’unité de lieu et de temps… ses dialogues pré-adolescents après une soirée la tête dans un sac plastique…  ce livre n’est décidément pas lisible.
Surtout garder vos 17 euros, je n’ai pas envie que Monsieur Geindre, encouragé par quelques ventes, en produise un jour un second, se croyant devenu auteur !

Son objectif supposé : illustrer ce qu’est un solipsisme ? Réponse : un idéal philosophique selon lequel il n’existe, pour le sujet pensant - ici l’auteur-  qu’une seule réalité, la sienne. Et bien, cela aussi est raté puisque existe, Monsieur Geindre, aussi la réalité du lecteur qui n’a pas envie de vous lire.

Ce livre pue. J’ai rarement trouvé aucun intérêt à un livre. Maintenant c’est fait !

Judith Lossmann

lundi 10 juin 2013

LES LUMINEUSES de Lauren Beukes

Elle a survécu. Il pensait l’avoir tuée. Elle veut se venger. Il va la retrouver.

En 1931, Harper, un marginal assassin se réfugie dans une vieille maison abandonnée. À l’intérieur, il a une vision. Il voit de visages de femmes auréolés de lumière et des objets qui leur sont associés. Un petit poney. Une carte de base-ball. Un dessin… Il comprend qu’il doit les trouver et les tuer.

Les lumineuses de Lauren Beukes
Texte : Judith Lossmann
www.lavieestbellemag.com


Au fil des années, il va réussir à créer des "constellations" en réunissant les femmes les unes après les autres dans une série de meurtres avec des mises en scène macabres. Il est aidé en cela par la maison elle-même qui lui permet de voyager dans le temps. Il trouve donc ces victimes en 1943, 1954, 1972, 1992, se réfugiant entre ses crimes dans l’étrange maison en 1931. Kirby, laissée pour morte va réussir à s’en sortir et mettre en péril l’organisation parfaitement huilée de l’assassin.

On prend plaisir à lire ce livre dont la principale originalité repose sur ce mélange policier/fantastique. Parfois un peu confus, il nous promène d’une décennie à l’autre. On s’attache bien vite à Kirby, la victime vengeresse armée d’un courage et d’une force de vie hallucinants. Mais on aurait aimé mieux comprendre comment fonctionne cette maison et avoir son point de vue.

Les lumineuses de Lauren Beukes aux éditions Presses de la Cité.

samedi 6 avril 2013

NE T’ÉLOIGNE PAS D’HARLAN COBEN chez Belfond Noir

Bof, bof, bof !

On a connu un Harlan Coben en bien meilleure forme que dans ce roman, compilation de mauvaise qualité des poncifs du genre : la pute repentie, le flic tenace, le tueur à répétition, les cadavres entassés et évidemment un coupable insoupçonnable qui, finalement, avait toutes les bonnes raisons d’agir comme il agissait. Ouf, la morale est sauve !
Alors soit l’auteur était en perte d’inspiration sur ce roman soit les séries policières, de plus en plus bonnes, nous habituent à un certain niveau d’énigmes et de narration.
Je ne le conseille pas.

Judith Lossmann

Ne t’éloigne pas d’Harlan Coben aux éditons Belfond Noir.

samedi 23 février 2013

1000 LIEUX QU’IL FAUT AVOIR VUS DANS SA VIE chez Flammarion

Nous ne serions pas un véritable magazine de voyages si nous ne parlions de ce best-seller mondial que tout voyageur inextinguible se doit de posséder sur sa table de chevet…

Ce tout nouveau livre, seconde édition d’un best-seller vendu à plus de 3 millions d’exemplaires dans le monde ! (quand même), propose un tour de la planète au travers 200 pays et destinations immanquables.

1000 Lieux @lavieestbellemag.com


De la Corse aux Bermudes, du Nicaragua au Qatar, de continents en océans et d’îles chaudes en terres gelées, ce guide pose un rayon laser sur les richesses et la beauté de notre petite boule bleue.

Cette nouvelle version toute en couleurs se feuillette comme un livre et se savoure comme un voyage…

Judith Lossmann

Les 1000 lieux qu’il faut avoir vus dans sa vie de Patricia Schultz aux éditions Flammarion.

lundi 18 février 2013

LES PÈRES ET LES MÈRES SONT DES HUMAINS COMME LES AUTRES, de Paul Mesa


Un joli roman plein de surprises où l’histoire contée vaut bien la façon de la raconter.

La petite Bica (1,49m) a une drôle de vie. Depuis sa plus petite enfance, sa mère la trimballe d’un beau-papa à l’autre, explorant ainsi autant de pays et de villes où les attaches se défont à la vitesse des ruptures amoureuses de Maria. Jusqu’au jour où elles s’installent à l’hôtel du Cocher, ainsi baptisé à cause d’une faute d’orthographe de l’imprimeur. Là, les années passent, semble-t-il, dans une relative douceur.
Quand on rencontre Bica, sa mère vient de mourir. Ce n’est pas très grave, parce qu’en fait, la défunte est toujours là, en pleine forme. Certes, il n’y a que Bica pour la voir et échanger avec elle, mais cette étrangeté ne retire rien à la force de la présence maternelle.

Les pères et les mères sont des humains comme les autres.


Alors Bica chercher à aider sa mère et selon la légende familiale doit faire un enfant pour permettre à sa mère de monter au ciel…
Alors Bica cherche un homme pour faire son bébé et son père pour comprendre…
Alors Bica raconte…

Un roman fantaisiste et charmant, mâtiné d’une bonne odeur de café… mais je ne vous en dirai pas plus !

Les pères et les mères sont des humains comme les autres de Paul Mesa aux éditions Albin Michel

mardi 12 février 2013

LE MYSTÉRIEUX Mr KIDDER de Joyce Carol Oates

Sous ses airs légers, ce livre sombre dans les brumes nébuleuses de la séduction transgressive. La jeune Katya Spivak, du haut de ses seize ans et de ses talons 12 cm, fait indéniablement penser à une Lolita revisitée. Et, si elle oscille entre une naïveté de son âge et le cynisme d’une gamine élevée à la dure, c'est pour mieux nous blesser… Un court roman où le merveilleux le dispute à l'obscène…


Tout commence dans la rue. 
Le vieux et très distingué Mr Kidder aborde courtoisement Katya qui reluque une vitrine de dessous affriolants. Méfiante de nature, elle réagit avec la distance qui convient. Pourtant le charme, l'argent, le talent artistique et la grande et belle maison du vieux Kidder vont agir. Katya se laisse éprendre tout comme il semble épris. Il la  traite avec courtoisie et respect. Rapidement, Katya baisse sa garde. Le viel homme est loin d'être aussi sage qu'il y paraît et ses demandes de plus en plus nombreuse et impliquantes vont mettre à mal la conscience de la jeune fille.

Le livre de Joyce Oates inspecte les pratiques quelque peu douteuses des uns et des autres, éraflant au passage la haute idée que les individus se font généralement d'eux-mêmes. Certaines scènes sont assez suggestives. Un peu de sexe et de violence mâtinent l'ensemble d'une réalité sociale que l'on ne peut nier.

Un livre que l'on aime ou que l'on déteste. Le tout est de savoir pourquoi.  

Judith Lossmann

Le Mystérieux Mr Kidder de Joyce Carol Oates aux éditions Philippe Frey.

lundi 11 février 2013

BLACK COFFEE de Sophie Loubière

Vous aimez les meurtres, les histoires sombres, l'esprit road movie et plus particulièrement la mythique route 66 ? Ce livre parfaitement rodé, a été écrit pour vous. Vous le démarrez sur des chapeaux de roues, vous faites des haltes douces amères dans des villes fantômes dotées de bars miteux dans l'esprit Bagdad Café, vous arrivez à destination après moultes péripéties, à ceci près que vous ne parvenez pas du tout là où votre plan de route l'avait prévu. Vous l'aurez compris, dans ce livre, vous ne décidez rien… Et si vous croyez deviner, c'est fait exprès !




Comment ça commence ?

En juillet 1966, dans la petite ville de Narcissa, Oklahoma, un tueur sanguinaire égorge une femme enceinte et une petite fille de 6 ans. Il laisse pour morte la mère d'un jeune garçon, Desmond, qui a vu le bas du visage du tueur. Un parfait inconnu qui va pour toujours changer la vie du gamin, lequel grandit dans la culpabilité de n'avoir pas su défendre sa famille. Et ce n'est pas le père constamment absent, qui va arranger les choses.

Juillet 2007. Lola en rêvait. Avec son mari et ses deux enfants ils font la route 66. Son mari un peu à l'ouest. Le climat est tendu… Un jour, il disparait laissant femme et enfants seuls au bord de la route. Commence pour Lola, une quête de chaque instant. Elle veut savoir où est passé son mari. La police n'ayant jamais retrouvé son corps, elle veut le croire toujours vivant.

Juillet 2011. Le père de Desmond vient de mourir. Contre toute attente, Desmond s'installe dans la maison reçue en héritage. Ce qu'il ignore, c'est la teneur du message laissé à l'attention de son fils par un homme qui doit enfin avouer ce qu'il sait…

Bien sûr, les chemins de Lola et de Desmond vont se croiser pour le meilleur peut-être mais surtout pour le pire…

Judith Losmann

Black Coffee de Sophie Loubière aux éditions Fleuve Noir.