Présenté comme un thriller, Reservation Road est bien au-delà…
En pleine nuit, Josh, 10 ans, est mortellement touché par une voiture folle. Le conducteur s'enfuit. S'en suit un récit à trois voix. Celle de Grâce, la mère de Josh, celle d'Ethan, le père et celle de Dwight, le meurtrier. Chacun dans sa bulle se murmure inlassablement sa propre culpabilité.
Elle … aurait dû tenir la main de son fils, il… n'aurait pas dû le laisser si près du bord de la route, il… n'aurait pas dû s'enfuir, rouler si vite, avoir si peur, être si en retard…
Si ce livre est un thriller, c'est seulement parce que l'on veut savoir si le père va retrouver l'autre et si oui, que va-t-il lui faire ?
Sinon, c'est un roman sur le deuil, la perte, la culpabilité, le mensonge à soi et aux autres. Un roman sur ce que l'on se chuchote à soi-même, quand on a mal, quand ceux qu'on aime n'ont plus d'importance, quand le chagrin grossit tous nos gestes jusqu'à leur faire perdre sens. Un roman sur ce que nous devons mobiliser en nous simplement pour respirer à demi.
Un roman ?! Hum. Dont les accents d'une telle vérité sonnent comme une histoire vécue. Quelle maestria !
Judith Lossmann
Reservation Road de john Burnham Schwartz aux éditions Albin Michel, 393 pages, 20 euros. Actuellement en librairies.
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