Un si bel été à Paris…
Abha Dawesar est indienne, d’origine ; parisienne, parfois ; New-Yorkaise, à l’occasion ; et merveilleuse romancière à perpétuité !
Rien ne dure la vie, mais tout de même.
Cet auteur de trente-quatre ans, diplômée de Harvard, avait déjà fait parlé d’elle avec son très remarqué Babyji, roman qui a reçu moult récompenses internationales, à en faire pâlir toute auteur germanopratine qui se respecte. Et force est de constater, à l’époque déjà, que c’est justifié (Babyji est, d’ailleurs, en cours d’adaptation cinématographique).
Voilà que la belle réitère l’exploit du roman-bijou. Ça va finir par déprimer sévère au sein de la jeunesse littéraire de Saint-Germain !
Et pourtant, son Dernier Été à Paris, paru il y a peu aux éditions Héloïse d’Ormesson, mêle l’art et l’amour dans un Paris rarement si bien décrit.
L’histoire ? Le dernier amour du célèbre écrivain indien Prem Rustum, de soixante-quinze ans tout de même, avec une jeune écrivain new-yorkaise, Maya, rencontrée sur le Net.
Dit comme ça, on pourrait croire à un banal conte romantique pour jeune femme en mal de battements de cœur. C’est faire fi de l’extrême savoir-faire de l’auteur qui passe de l’art à la gastronomie , la culture ou même la sculpture pour lier, définitivement, ses deux amants.
Mais pas que….Abha pousse plus loin les choses, au-delà de l’histoire, là où le lecteur appréciera, forcément, une véritable réflexion permanente sur l’écriture, le processus littéraire, la posture de l’écrivain, l’importance de la littérature…Ça sonne sérieux, mais ça se lit vrai.
Et d’abord, comment voit-on arriver la mort ? Avec des résurgences encombrantes des amours passées, des souvenirs d’incestes enfouis ? Peut-être, la réponse se lit, avec délectation, dans les pages d’Abha.
Je proposerai bien le « satisfait ou remboursé » tant, pour rester dans la réclame, « l’essayer c’est l’adopter « , mais l’œuvre d’Abha Dawesar est au-dessus de ça. Alors je vous le promets, c’est tout.
Tristane Banon
Dernier été à Paris. Éditions Héloise d’Ormesson. Traduction de l’anglais (Inde) par Laurence Videloup. 368 pages. 22 euros. Babyji vient de sortir en livre de poche, dans la collection 10/18.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire